L'équipe
de Causepsy a retrouvé Marguerite à
l'hôtel de Ville de sa circonscription pour un entretien.
Margurite,
qui est également maire, nous a reçu ceinte de son écharpe
tricolore.
Causepsy
:
Bonjour Marguerite, nous
avons entendu votre discours. Permettez-nous d'abord de vous complimenter et de
vous présenter tous nos voeux de réussite. Toutefois, dans votre
déclaration, il me semble que vous empruntez beaucoup à vos prédécesseurs
en politique : "le don de la personne" de Pétain, "la
nouvelle société" de Pompidou, "le bout du tunnel"
de Chaban Delmas, "la force tranquille" de Mitterand, jusqu'au
"Je vous ai compris" gaullien.
Etes-vous de droite ou de gauche,
pouvez-vous clarifier votre position sur l'échiquier politique pour nos
lecteurs ?
Marguerite
:
Et alors ? Je ratisse
large, moi. Croyez-vous que les autres se gênent ? De groîte ou
de dauche, qu'est-ce que ça veut dire ?
Causepsy
:
Heu... oui... bon...
mais enfin, vos termes là, ils sont un peu usés quand même...
Marguerite
:
Apprenez jeune homme
que c'est toujours dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes
!
Causepsy
:
Bon, Marguerite on a
compris à votre réplique que vous nous la jouez Café du Commerce.
Pouvez-vous toutefois nous dire deux mots sur vos concurrents ?
Marguerite
:
Café du Commerce,
que vous dites ! Apprenez que je suis proche du peuple. "Le bistrot, c'est
le parlement du peuple", comme disait Balzac.
Point barre.
Sur
mes concurrents, y'a pas grand chose à dire... Parlons des deux gogos fabriqués
par la presse, Ségosy et Sarkolène. Ils sont plus comiques que moi.
N'est-ce pas Coluche qui disait : "J'arrêterai
de faire de la politique quand les hommes politiques arrêteront de faire
les clowns ?"
Bon je veux bien vous en dire deux mots toutefois.
Fabriqués par la presse, ils se vendent à la presse. C'est la première
fois que nous avons une élection
à l'américaine : chacun
raconte sa vie dans les "people". Il manque les majorettes mais
faisons confiance à nos "politiques" et à leurs services
de com..
Sur Sarko, je me demande s'il pourra continuer à faire le grand
écart pendant six mois. Il va à l'étranger et il distribue
des visas, retourné en France il loue des charters. Il veut les voix du
FN en la jouant République bleu-blanc-rouge, il veut celles des coco en
flattant -à Saint-Etienne- le savoir faire des "ouvriers français"
et il veut celles des beurs et blacks en la jouant "positive discrimination".
Sarko veut les beurs, l'argent du beurre et le bisou de la crèmière.
Aux USA il est atlantiste, en France il est nationaliste, à Bruxelles il
est européen.
Causepsy
:
Hé bien au moins
vous n'avez pas la langue de bois ! Et Madame Royal ?
Marguerite
:
Alors là, c'est
le mystère ! Au début je la voyais comme un produit du PS destinée
au retour de Jospin. Puis Tristounet s'est déballoné. La voilà
candidate officielle, désignée à 60 % par les militants socialistes,
dont un tiers de nouveaux adhérents, sans culture politique. Les réunions-débats
furent aseptisés, sous cellophane. Ceci étant, j'ai deux hypothèses
à son sujet, mais là, c'est la psychanalyste qui parle
: soit elle est un génie et elle use de tous les phantasmes du populo pour
arriver à ses fins en s'étalant dans la presse people et
à la télé : (Mon papa était dur et sévère,
je suis en même temps Causette et la Madone, la Maman et la petite fille,
la rupture et la tradition etc...) Elle ratisse dans l'inconscient, dans l'archétype.
D'ailleurs psychanalytiquement parlant, je causerai plus large : les français
en ayant un vote royal(iste) pour la Madone vont tenter d'effacer
la culpabilité qu'ils se trimballent depuis le régicide. Que dire
de plus, sinon qu'ils vont demander à la Sainte Vierge de régner
? "Chez nous soyez Reine/Nous sommes à vous/Régnez en Ségoléne/Chez
nous, chez nous..."
Causepsy
:
Et votre deuxième
hypothèse ?
Marguerite
:
La voici : elle sera
vite dépassée par les événements et rentrera à
la maison garder les gosses en se drapant dans une dignité de "mater
dolorosa" et se déballonera en continuant à se vendre à
la presse people.
Mais revenons au réel, s'il existe....
Je
ne sais pas quoi penser de la Madone du Poitou, mais je dois dire que, moi-même,
je subis l'influence de mes conseillers politiques (Bonjour Roland). En
tous cas, moi j'ai un vrai programme pour la France, et je ne tarderai pas à
le communiquer. Mais dites-moi, à votre avis, sur le coup, là, j'ai
été bonne?
causepsy :
Assurément
oui, vous n'avez pas entendu le public ?
Je vous assure que si le discours
avait été télévisé, vous auriez été
plébiscitée !
Marguerite
:
Alors, merci à
à mon service de com (Bonjour toi !) parce que là, vraiment...